Pharmacies d’officine : emploi des étudiants en pharmacie

ÉTUDIANTS EN PHARMACIE

Tout au long de ses études, un étudiant en pharmacie peut travailler dans une officine. Toutefois, ses prérogatives dépendront de son niveau d’études et du type de contrat conclu : de même, son intitulé de poste, son coefficient et sa rémunération varieront selon ces mêmes éléments.

Étudiants de 1ère et 2ème année : 

Prérogatives : ils peuvent participer à toutes les activités de l’officine (déballage des commandes, rangement, vente des produits de parapharmacie), à l’exception de la préparation et de la délivrance des médicaments, et ceci même sous la surveillance d’un pharmacien.

Type de contrat et intitulé de poste : généralement en CDD*, selon la grille prévue par la convention collective, a priori rayonniste (débutant, coefficient 130 ou 1er échelon coefficient 140) ou employé en pharmacie (débutant, coefficient 135 ou 1er échelon coefficient 145). Nombre d’heures réalisées non comptabilisées dans les 350h de pratique officinale.

Rémunération : selon la grille prévue par la convention collective, valeur du point (08/2022 : 4,919 € bruts). Tarif des aides et remplacement non applicables avant la 3ème année.

Étudiants 3ème, 4ème et 5ème année

Prérogatives : dès leur inscription en 3ème année, les étudiants peuvent préparer et délivrer au public des médicaments destinés à la médecine humaine et vétérinaire, sous la responsabilité et le contrôle effectif d’un pharmacien ; ils ont désormais les mêmes prérogatives que les préparateurs en pharmacie.

Type de contrat et intitulé de poste : généralement CDD*, aide-officine, plus OU moins de 350h de pratique officinale.

Rémunération : application des tarifs dérogatoires prévus pour les aides et remplacements par la convention collective :

• Moins de 350 heures de pratique officinale : tarif horaire du coefficient 230
• A partir de 350 heures de pratique officinale dûment justifiées, en dehors du stage officinal d’initiation obligatoire : tarif horaire du coefficient 300.

*Attention au motif de recours au CDD : “étudiant” n’est pas un motif de recours en tant que tel, le motif devra répondre à l’un des cas de recours autorisés par l’article L. 1242-2 du code du travail (accroissement temporaire d’activité, remplacement d’un salarié absent etc.)

Étudiants 6ème année (5ème année validée + stage de 6 mois de pratique professionnelle) 

Prérogatives : ce n’est que lorsque l’étudiant 6ème année a soutenu sa thèse qu’il peut obtenir le diplôme de docteur en pharmacie et devenir pharmacien ; un 6ème année n’ayant pas soutenu sa thèse, même s’il a réalisé son stage de fin d’études, n’est pas « pharmacien » (alors qu’il y a quelques années la thèse n’était pas obligatoire ; les prérogatives dévolues par le code de la santé publique aux pharmaciens thésés ou aux étudiants pharmaciens non thésés ne sont pas les mêmes).

Un salarié non habilité qui commettrait une erreur de délivrance engage la responsabilité pénale du pharmacien titulaire de l’officine.

CDD pour remplacement du titulaire *voir du pharmacien assistant, cf. ci-après	CDD pour un autre motif (accroissement temporaire d’activité etc.)
Intitulé de poste : étudiant 6ème année	Intitulé de poste : aide officine
Statut : non-cadre	Statut : non-cadre
Rémunération du coefficient 330 (mais n’est pas assimilé cadre pour autant et aucune référence à ce coefficient ni sur son contrat de travail, ni sur son bulletin de salaire)	Rémunération du coefficient 300 (aucune référence à ce coefficient ni sur son contrat de travail ni sur son bulletin de salaire)
Durée du CDD limitée à 4 mois, car il doit être muni du certificat de remplacement délivré par l’Ordre limité à 4 mois	Durée du CDD pas limitée à 4 mois (car pas besoin d’être muni du certificat de remplacement) mais aux durées maximales légales (18 mois pour un accroissement temporaire d’activité par exemple)
Peut exercer toutes les prérogatives dévolues au « pharmacien » (délivrance des ordonnances, être seul dans l’officine etc.)	Ne dispose pas des prérogatives du « pharmacien » à poste similaire à celui d’un préparateur A défaut, le risque émane non pas du salarié mais en cas de contrôle de l’ARS ou d’une erreur de délivrance

* si remplacement pharmacien titulaire (R.5125-39) ou un pharmacien adjoint d’officine obligatoire au regard du chiffre d’affaire qui s’absente ou remplace le pharmacien titulaire de l’officine durant plus d’un mois (R.5125-42). Compte tenu du certificat délivré par l’Ordre dans certaines régions, il devrait y avoir une tolérance même en cas de remplacement d’un pharmacien adjoint (peu importe la durée de l’absence). Attention donc à la rédaction du certificat de remplacement.

Type de contrat : une embauche en CDI nous semble déconseillée : le statut d’ « aide officine » n’est pas un poste permanent (inexistant dans la CCN) et si l’étudiant ne passe finalement pas sa thèse, il reste embauché en CDI alors qu’il n’aura pas les prérogatives d’un pharmacien (sauf à l’embaucher sur un poste existant dans la CCN : employé en pharmacie par exemple, mais il devra se limiter aux tâches dévolues à un employé en pharmacie, donc pas de délivrance).

Récapitulatif des rémunérations :

Type de situation possible	Taux horaire applicable
Etudiant inscrit en 3, 4, 5 ou 6ème année d’études, ayant effectué le premier stage obligatoire ET ayant moins de 350 heures de pratique officinale	Taux horaire du coefficient 230 (et non du 240)
Etudiant inscrit en 3, 4, 5 ou 6ème année d’études, ayant effectué le premier stage obligatoire ET à partir de 350 heures de pratique officinale en dehors de tout stage obligatoire (en général à partir de la 4ème année)	Taux horaire du coefficient 300
Etudiant 6ème année (stage achevé) mais non thésé ET en CDD de remplacement du pharmacien titulaire (voir adjoint cf ci-avant)	Taux horaire du coefficient 330
Etudiant 6ème année (stage achevé) mais non thésé ET en CDD hors cas de remplacement du pharmacien titulaire (voir adjoint)	Taux horaire du coefficient 300
Etudiant 6ème année (stage achevé) mais non thésé ET en CDI	Tout dépend le poste occupé (rayonniste etc.)

Rappel : l’indemnité de précarité n’est pas due dans le cas de CDD conclus avec des étudiants pendant leurs vacances universitaires.