-
Pourquoi « Trapa » ?
A l’âge de 5 ans mon père avait acheté un ordinateur avec internet. J’étais accro, et je m’étais inscrit sur un site de jeux en ligne. J’avais demandé une idée de pseudo à mon père et il m’a répondu instinctivement « Trapa ». Du coup c’est resté !
-
Nombre d’abonnés ?
Approximativement 620 000 sur Youtube, 60 000 sur Twitter, 30 000 sur Instagram.
-
Raconte-nous ton parcours
Je suis depuis toujours fan d’internet, de design, de jeux vidéo et de créations visuelles… A l’âge de 6 ans je réalisais déjà des petites animations pour les membres d’un forum. Ce qui est drôle c’est que les membres du forum étaient adultes et ne me croyaient pas quand je leur donnais mon âge. C’est beaucoup de souvenirs ! Ensuite, j’ai grandi en jouant à beaucoup de jeux car j’étais et je reste un gros fan d’informatique. En 2010, les smartphones et les réseaux sociaux se sont répandus.
C’est à la fin de mon année de terminale, en juin 2013, que j’ai décidé de me lancer sur Youtube : à cette époque, je regardais beaucoup de vidéos de vidéastes amateurs. Je voulais faire comme eux, mais différemment. Possédant un smartphone et jouant beaucoup au jeu mobile « Clash of Clans », je ne trouvais aucune astuce, aucune vidéo sur ce jeu. J’ai décidé d’ouvrir ma chaîne en me consacrant à ce jeu-là. Les autres Youtubeurs ont plutôt des chaînes basées soit sur l’humour, soit sur des jeux sur consoles ou ordinateur. N’ayant donc aucun repère, il a fallu que je me débrouille pour filmer mon écran de téléphone. J’ai réussi à trouver un logiciel. J’ai ajouté à cela la prise de son et le montage vidéo grâce à un PC portable des plus basiques et le tour était joué : ma première vidéo était mise en ligne !
Actuellement, je crée des vidéos tous les jours sur ma chaîne Youtube et j’anime régulièrement des événements, en tant que « commentateur » esport. Mais également bien d’autres choses…
-
Combien de temps te prend cette activité et en quoi consiste-t-elle ?
Alors là, c’est incalculable, c’est du non-stop ! Certains Youtubeurs ont un local entièrement consacré à la production de vidéos, notamment pour différencier le « travail » de la « détente », tellement c’est prenant, et le risque de se faire entrainer grand.
Mon métier est très vaste : je suis Youtubeur, commentateur « esportif », présentateur d’événements, Community manager, commercial, graphiste, informaticien…
-
Une journée type?
Quand je me lève le matin, la première chose que je fais c’est ouvrir mes mails, répondre aux commentaires postés sur les réseaux sociaux, négocier des contrats, et planifier les événements car ils se déroulent à Paris, Bordeaux, Lille, en Allemagne et même aux États-Unis. Puis, ce sont les différents volets de mon métier qui rythment la journée, les vidéos notamment.
Je dois être dans un studio pour les réaliser car il me faut du matériel. J’ai deux studios : un chez mes parents à Angoulême (dans ma chambre), et un dans mon appartement à Bordeaux (mon « studio » est à côté de mon lit et de ma cuisine). J’ai aussi accès à des studios avec fond vert à Paris dans une entreprise de production vidéo. Histoire de pouvoir faire des vidéos où je veux, quand je veux ! Revenons-en aux vidéos : j’en ai pour 2 heures environ pour en réaliser une. La vidéo est un assemblement de différentes pistes :
- L’audio : le micro (ma voix) + le son du jeu + de la musique
- La vidéo : il y a ma caméra + le jeu + un décor graphique sur les côtés (overlay).
J’ai une « cadence » (même si je déteste ce mot, car chaque vidéo est unique et a un thème bien différent des autres) d’une vidéo par jour minimum. Il faut avoir l’imagination nécessaire pour créer toutes ces vidéos et sans cesse se réinventer.
- Les miniatures
Il s’agit d’une image qui représente la vidéo sur Youtube et sur les réseaux. Elle est extrêmement importante : si elle est de piètre qualité, peu de personnes auront envie de cliquer sur la vidéo et de la regarder ! La miniature me prend 20 à 30 minutes. Il m’arrive régulièrement de recommencer à 0 une miniature et une vidéo, alors que j’ai passé pas mal de temps dessus. L’objectif primordial est de ne pas décevoir le public, il faut donc choisir soigneusement ce qui va lui être proposé.
- Les événements
Je suis contacté par des entreprises pour commenter des tournois où des dizaines de joueurs « professionnels » viennent et s’affrontent sur le jeu. Je suis celui qui transmet les émotions du jeu, qui commente les actions des joueurs… et mes paroles sont retransmises en direct aux centaines de personnes présentes dans le public, mais également aux milliers de personnes qui suivent la transmission en direct ! Ma plus grosse « performance », c’était à Porte de Versailles (Paris), avec plus de 1 800 personnes sur place et 45 000 suivant la transmission en direct ! J’espère battre ce record lors du prochain événement majeur qui arrive fin octobre : la Paris Games Week.
A force de participer aux événements, je commence à connaître parfaitement leur organisation. D’ailleurs, je travaille actuellement pour organiser mon propre événement. C’est un énorme projet qui, je l’espère, aboutira en 2018. Il faut gérer la location de la salle, installer la connexion internet très haut débit pour pouvoir diffuser en direct sur internet, gérer les entrées, l’organisation du tournoi, les joueurs, les décors : c’est un travail de longue haleine qui alimente mes journées.
-
Tu as l’air overbooké… comment fais-tu ?
Il y a des choses qui doivent être faites en temps et en heure : être à une heure précise à un événement, à un RDV… Par exemple, j’ai signé un contrat pour commenter un énorme tournoi en Allemagne qui se déroule pendant 8 semaines : je suis à Cologne du lundi au mercredi, pendant 8 semaines, de septembre à novembre. A cela peut bien évidemment s’ajouter d’autres tournois, généralement le week-end.
Pour le reste, les vidéos etc., je m’organise avec mon agenda avec des objectifs chaque semaine : faire une vidéo qui me demandera plus de temps que les autres, faire des vidéos à l’avance pour mes périodes d’absence (car, heureusement, c’est possible de planifier des vidéos dans le futur).
J’aime beaucoup l’idée de m’organiser avec des objectifs hebdomadaires. J’ai ainsi moins de pression qu’avec des objectifs quotidiens. Je peux reporter certaines tâches au lendemain et ainsi en profiter pour sortir avec des amis.
-
Qu’est ce qui te plaît dans ce métier 2.0 ?
Tout ce que je fais, que je viens d’évoquer, me plait : la relation avec le public, le fait de commenter, de parler tout seul face à mon micro… mais à la fois pour des centaines de milliers de personnes qui sont réceptives à cette passion ! J’aime beaucoup le fait d’être libre, de pouvoir travailler quand je veux. J’aime savoir que tout ce que je fais est conservé sur internet, et c’est un plaisir de revoir des vidéos qui datent de 3 ou 4 ans ! Les rencontres également qui ne sont pas que virtuelles aux 4 coins de la France et du monde ! Et par dessous tout, j’aime travailler pour moi, pouvoir choisir avec qui je travaille : je suis mon propre patron et je dois prendre les bonnes décisions.
-
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Elles sont très variées : aussi bien des auteurs de livres sur le développement personnel que des chefs d’entreprises (commerçants de ma ville ou dirigeants de multinationales), mais également des amis à moi qui réalisent des projets innovants. Je suis aussi des sportifs de haut niveau. J’essaye de m’inspirer des meilleurs un peu partout à vrai dire.
-
Te souviens-tu de ta première vidéo ? de ton premier commentaire ?
Je me souviens de tous les détails de la première vidéo de ma chaîne, pourtant réalisée il y a plus de 4 ans. C’était une vidéo sur le jeu Clash of Clans dans laquelle je commentais mes parties.
-
Quels conseils donnerais-tu à un jeune Youtubeur voulant se lancer ?
Ne pas penser au succès. En 2013, il n’y avait pas cette notion de succès ni même d’argent, aujourd’hui les 3/4 de jeunes qui se lancent le font pour devenir « riches et célèbres ». Il faut faire ce métier par passion sans quoi on ne tient pas, car c’est une activité chronophage au possible.
-
Te considères-tu comme un e-sportif de haut niveau ? as-tu des sponsors ?
Je fais partie d’une équipe professionnelle de par ma « renommée » sur le jeu, mais ne suis pas joueur pro, car cela requiert des heures d’entrainement chaque jour.
-
As-tu déjà été contacté par des chaînes télévision pour commenter ?
Je suis déjà passé en tant qu’invité sur Bein esport, Game One, Canal esport Club, SFR Sport… J’ai même eu un reportage lors du 19h45 sur M6 en février 2017 : une grande fierté ! Bientôt, je serai présentateur de ma propre émission « esport » avec un ami sur une nouvelle chaîne TV, 2 fois par mois. De quoi m’occuper encore un peu plus.
-
Si on veut suivre ton actu et voir tes vidéos, où va-t-on ?
Youtube : Trapa
Twitter : Trapacoc
Instagram : @iamtrapa
Merci Théo